Ahmadiyya Jabrayilov. L’histoire du héros national français

Aujourd’hui, de nombreuses personnes intéressées tentent de changer notre histoire. Effacez beaucoup de faits et faites oublier à nos petits-enfants les exploits de leurs pères et de leurs grands-pères.
Nous rappellerons encore une fois qui sont nos héros.

Ahmadiyya Jabrayilov (Əhmədiyyə Cəbrayılov), connu en France sous le nom d’Akmed Michel (né le – mort le ), est un militant azéri qui a participé à la résistance intérieure française.

Né dans le village d’Okoude dans la région de Shaki, en République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, il devient, en 1934, membre des Komsomol (Mouvement de la jeunesse communiste). En 1935, il fait des études au Technikum de l’agriculture à Shéki, à la faculté de zootechnie et agronomie. En 1938, il acquiert une spécialisation en agronomie et devient, en 1939, sériciculteur dans la région de Kuba-Koussar-Katchmaz-Davatchi-Yalama.

En 1940, il adhère au Parti communiste soviétique. En 1941, il est envoyé au bureau de recrutement de la République à Bakou. Formé à l’école d’aviation de la ville de Nevinnomyssk, après quelques mois d’études, il est affecté comme sous-lieutenant, aviateur (mais non pilote) à la 350e escadrille d’attaque de bombardiers de la 35e division, près de Moscou.

En avril 1942, envoyé dans la région de Donbass, en Ukraine, il est nommé sous-instructeur politique du régiment n° 350. Dans le corps de son régiment, Jabraïlov participe aux combats dans la région de Barvinki-Lozovaïa-Izioum en Ukraine. Il reçoit le grade de lieutenant-général.

À la fin avril-début mai, son avion est abattu lors d’une opération dans la région de Koursk. Le régiment n° 350 est alors encerclé dans des combats au bord de la rivière Donets, dans une des banlieues de la ville d’Izioum. Grièvement blessé, Djabraïlov est fait prisonnier par les Allemands. Il est transféré successivement dans différents camps près de Barbinka et de Lvov. Les déplacements de camp à camp par étape de 60 km environ se font à pied.

Envoyé au camp de concentration de Dachau, il tente, pour la première fois, une évasion. Armé d’un couteau, simulant l’ivresse et profitant de la nuit, il s’approche d’une sentinelle pour lui trancher la gorge. Il échoue et est transféré finalement par l’armée allemande dans le camp de prisonniers de la caserne de Montauban, dans le sud de la France, non loin de Toulouse. Tous les prisonniers ont un numéro. Celui de Ahmadiyya est le n° 4167.

Il subit les expérimentations pratiquées par les médecins SS. Un petit mouchoir brodé, porte-bonheur offert par sa fiancée lors de son départ à la guerre, lui aurait sauvé la vie. Avec un groupe de camarades, il est sommé de se déshabiller. Il comprend aussitôt le destin qui leur est réservé et place le petit mouchoir dans la bouche. Enfermés dans une pièce, ils sont soumis à un test expérimental de gaz. L’expérience terminée, les gardiens dégagent les corps : lui seul en réchappe. Le docteur SS, averti, répond : « Laissez-le, il mourra ». (Ce fait a été rapporté à Armed par l’un de ses gardiens).

À la fin de l’année 1943, il fait partie d’un convoi à destination de la caserne Burloup à Rodez.

Atteint de tuberculose, Jabraïlov manque de succomber aux mauvais traitements. Laissé pour mort après avoir été battu, il est jeté dans une cave. Il bénéficie alors de l’aide de Jeanne, une femme de chambre du commandant, âgée de 65 ans, qui a fui la Grèce avec sa fille pour échapper aux fascistes qui ont pendu son mari et son fils. Ahmadiyya lui rappelle son fils exécuté.

Les résistants français délivrent Akmed du cercueil où il a volontairement été enfermé vivant pour tromper l’ennemi et le ramènent dans la cave de la maison de Mme Jeanne. Le jeune homme se remet vite, sa résolution est prise : il est prêt à se venger des nazis. Il apprend la langue française, se lie aux mouvements des partisans grâce à Mme Jeanne et à ses amis patriotes et devient membre du mouvement de la résistance française dirigée par le capitaine Delplanque (surnommé Dumas) commandant le 4e escadron du département de Tarn-et-Garonne. A. Jabraïlov acquiert plusieurs surnoms clandestins tels « Kharko », « Fragi », « Courageux » et « Russe Akmed ». Les autorités d’occupation hitlériennes promettent de fortes récompenses pour sa tête (10 000 marks allemands).

Ahmadiyya Jabrayilov portant des médailles françaises.

Le 22 mai 1944, il est conduit au maquis de Cabertat (Tarn-et-Garonne), puis au CFA. Il combat pour la libération du département. Le 20 juin 1944, il participe aux combats à Cabertat, un plateau boisé entre Nègrepelisse et Monclar. En représailles, l’ennemi incendie huit fermes et granges. Le 17 août 1944, à « La Tanguine », la 6e compagnie AS et les cinq groupes de Dumas tendent une souricière sur plus d’un kilomètre le long de la route, entre Caussade et Réalville, à une colonne allemande avec blindés marchant sur Montauban.

Le 19 août 1944, Montauban est libéré. Le lendemain, Jabraïlov rencontre le général de Gaulle dans Toulouse libéré. Le 28 août 1944, il s’engage dans le 3e régiment de Hussards, formé à Montauban, qui participe aux campagnes des Vosges et d’Alsace. Une formation des Forces françaises de l’intérieuropère dans le Médoc, à la pointe de Grave, puis dans les Vosges et en Alsace.

Le 13 mars, une attestation délivrée et légalisée par le maire de la ville de Montauban, M. Trankou, confirme la participation active de Jabraïlov aux mouvements de la Résistance française. Entre autres missions, « Kharko » a fait exploser des lignes de chemin de fer pour empêcher l’ennemi de transporter des milliers de Français dans des camps de concentration. Il a détruit des ponts, brûlé des dépôts allemands, des maisons où étaient logés des officiers nazis. Sous sa direction, à Lyon et en plein jour, des tanks ennemis sont brûlés. Pour les opérations risquées qu’il a menées avec succès, le secrétaire général du Parti communiste français, Maurice Thorez, lui offre un pistolet. Il est démobilisé du régiment le 16 mars. Par la suite, il prend part aux campagnes des Vosges et d’Alsace avec la 1re armée française.

En 1946, il prend la décision définitive de retourner dans son pays. Le gouvernement français apprécie les mérites militaires de A. Jabraïlov et lui confère le titre de « Héros national de la France ». Il est décoré d’une série d’ordres et de médailles du gouvernement, y compris la médaille militaire décernée pour la vaillance, le droit de se déplacer gratuitement en France dans tous les types de transports. Le 25 novembre, Jabraïlov retourne en Union soviétique, où on le considère comme un traître à la patrie. Lors d’un contrôle à Moscou, on lui prend certaines de ses décorations.

En 1947, il fonde une famille avec Surayé dans son village natal Okoud. Sept enfants naitront de leur union entre 1948 et 1962. En 1964, il reprend des études à l’Institut de l’Agriculture de Gandja. En 1966, des dirigeants soviétiques invitent A. Jabraïlov à Moscou lors de la visite de Charles de Gaulle, devenu Président de la France. Il est réhabilité par le gouvernement soviétique en 1968.

En 1970, ayant achevé ses études à l’Institut d’agriculture, il devient ingénieur agronome en chef au kolkhoze de Narimanov, dans la région de Shéki. En 1971, il est décoré de l’ordre du Drapeau rouge du Travail en récompense de son travail. En 1977, 1990, et 1994, Jabraïlov est autorisé à revisiter les lieux où il a combattu : Montauban, Rodez, Toulouse, Albi. Il se rend aussi à Paris, Bordeaux, Strasbourg, Lyon, Dijon et Marseille.

En 1975, Jabraïlov est reçu au Sénat, à Paris, par Jacques Duclos, qui lui remet une médaille commémorative de leur rencontre. En plus, il est décoré de l’ordre de la Révolution d’Octobre pour sa participation à la guerre. En tout, Akmed Michel est titulaire de cinq décorations françaises : la Croix de guerre 1939-1945, la Croix de la Valeur militaire, la Médaille de la Résistance française, la Médaille d’Honneur des actes de courage et la Médaille pour blessures.

En novembre 1990, il est invité à Paris pour assister aux cérémonies consacrées au centenaire de la naissance du général Charles de Gaulle. On lui demande de faire l’honneur de déposer avec les chefs d’État la couronne sur sa tombe.

Le 6 janvier 1994, René Roussel, ancien responsable national aux cadres et à la sécurité du Front national de la résistance et des Francs-tireurs et partisans (FTP), remet à A. Djabraïlov la médaille de chevalier de la Légion d’honneur.

Le 10 octobre 1994, Ahmadiyya Jabrayilov, ou Akmed Michel, meurt à Shaki, à l’âge de 74 ans. Il est enterré dans le cimetière du village d’Okoude. (La source est www.wikimonde.com)

Le personnel du Comité International pour la Protection des Droits de l’Homme remercient M. Javanchir Jabrayilov pour la préservation des valeurs culturelles et historiques de la France.

Nous ferons tous les efforts pour que le monde n’oublie pas ses héros.

Personnel du CIPDH avec le fils de Ahmadiyya Jabrayilov – monsieur Javanchir Jabrayilov

 

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